Dans les années 1920, Stanley (Colin Firth), un Anglais, gagne sa vie en présentant des numéros d’illusionnisme déguisé en magicien asiatique. Il est alors envoyé dans le sud de la France pour enquêter sur Sophie (Emma Stone), une médium soupçonnée d’escroquer une riche famille. Alors qu’il tente de prouver la supercherie, des sentiments inattendus naissent en lui…
Moins d’un an après Blue Jasmine, Woody Allen arrive avec Magic in the Moonlight, une comédie romantique comme lui seul peut les faire. Pour ce long métrage, le réalisateur revient en France et plante son décor dans la Riviera des années folles, dans une ambiance légère et jazzy. Le tout s’ajoute au monde de l’illusion et du mystère amené par ses personnages maîtres de l’illusionnisme.
Pour garder son anonymat, Stanley opère sous le nom de Wei Ling Soo, tout en se déguisant en conjureur chinois. C’est grâce à cet anonymat qu’il réussira à s’introduire auprès de Sophie pour tenter de prouver qu’elle n’est pas une vraie médium (tâche pour laquelle il est reconnu mondialement).
Pour Magic in the Moonlight, Allen se donne enfin le loisir de jouer avec la magie. Celle-ci a souvent été présente dans ses films (à différents niveaux), mais sans jamais être au centre de l’histoire. On peut penser à New York Stories ou à Scoop. Cette fois-ci, il se fait plaisir.
Le nouvel opus du réalisateur new-yorkais, bien entendu, met l’importance sur le dialogue. Ici, Allen s’interroge sur la religion, l’après-vie et l’existence de l’âme. Évidemment, avec un personnage comme celui interprété par Firth, il est improbable de ne pas toucher ce sujet. Mais c’est aussi une belle façon d’expliquer que la seule certitude est que nous n’en avons aucune. Personnellement, je trouve intéressante la façon qu’a Woody Allen de questionner l’existence d’un autre monde.
Puis, il y a l’amour… Un autre thème cher au réalisateur. Comme Sophie n’est pas seulement intelligente et charmante, mais aussi très jolie, avec un sourire radieux, Stanley ne pourra faire autrement que de se questionner sur l’amour et la raison. Doit-on vivre notre vie en suivant notre tête ou notre cœur? Heureusement pour Stanley, il a sa tante Vanessa qui l’aide à y voir plus clair.
Le romantisme du lieu et de l’époque, soit la Provence des années 1920, donne un enchantement naturel au film. Une apparence légère malgré le côté intellectuel des œuvres d’Allen. D’ailleurs, le filtre que le directeur photo a appliqué au film lui donne cette apparence de début du 20e siècle.
Pour ajouter au romantisme, le personnage de Colin Firth offre de superbes lignes à Sophie pour la séduire. Des phrases du genre : « je t’offre la chance d’être avec un génie et un intellectuel aguerri » (traduction libre). Comment ne pas succomber à tant de charme?
Magic in the Moonlight, le nouveau Woody Allen, est un « feel good movie » parfait pour une soirée d’été.
Note : 7.5/10
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