Ila (Nimrat Kaur), une jeune femme délaissée par son mari, se met en quatre pour tenter de le reconquérir en lui préparant un savoureux dîner. Elle confie ensuite sa boîte à lunch au gigantesque service de livraison qui dessert toutes les entreprises de Bombay. Le soir, Ila attend de son mari des compliments qui ne viennent pas. En réalité, le dîner a été remis accidentellement à Saajan (Irrfan Khan), un homme solitaire, proche de la retraite. Comprenant qu’une erreur de livraison s’est produite, Ila glisse alors dans la boîte à lunch un petit mot, dans l’espoir de percer le mystère. Une relation se développera alors entre les deux protagonistes.
Saveurs Indiennes (The Lunchbox), de Ritesh Batra, a été présenté à la semaine de la critique au dernier Festival de Cannes. Le film a connu dans son pays d’origine un succès phénoménal. Bien loin des habituels films de Bollywood, Saveurs Indiennes dresse un portrait de Bombay et de sa population, à travers le système de livraison de lunch par couleur, extrêmement efficace – en règle générale.
Les « Dabbawallahs » sont environ 5000 livreurs. Tous les matins, depuis plus de 120 ans, ils livrent les boîtes à lunch, préparées par les épouses, aux travailleurs. Puis, en après-midi, ils les retournent à la maison. Comme la plupart des livreurs sont illettrés, ils utilisent un système de couleurs pour mener à bien les livraisons. L’Université de Harvard a d’ailleurs mené une étude sur les « Dabbawallahs » et a conclu que seulement une boîte sur 1 million n’était pas livrée à la bonne personne. C’est cette exception qui compose le récit de notre film. C’est incroyable tout ce que l’on peut faire à partir d’une simple boîte à lunch!
Saveurs Indiennes (The Lunchbox) raconte la vie et la tristesse de deux personnes vivant dans un monde clos. Saajan vit dans l’isolement de son passé, et Ila dans celui de son mariage. En regardant ce film, on réalise aussi que, malgré les différences entre la culture indienne et la culture nord-américaine, on se ressemble beaucoup. On rêve, on espère mieux, et on se confine et accepte notre sort. Pour moi, Saveurs Indiennes est aussi la découverte d’une culture que je ne connais pas vraiment. Ce long métrage montre la réalité de Bombay, que l’on parle d’isolement ou des transports en commun bondés. On voit aussi que le mariage revêt une grande importance dans la vie de couple et que les femmes sont encore très souvent (ou même presque toujours) à la maison pour s’occuper des enfants et du mari.
C’est par l’échange de lettres que les deux personnages vont se connaître et apprendre à se découvrir. Ila dira même, au début du film, que c’est par l’estomac que l’on peut séduire son mari. Malheureusement pour elle, celui-ci n’aura jamais la chance de goûter aux merveilleux lunchs que lui prépare sa femme.
Saveurs Indiennes (The Lunchbox) est un film touchant, qui vous mettra en appétit. Il prendra l’affiche au Québec, en version originale sous-titrée en anglais ou en français le 14 mars.
© 2023 Le petit septième
Ce film est effectivement plutôt divertissant. J’ai eu de nombreux fous rires. Un film plein de saveurs, qui donne envie de courir manger au restaurant indien. On nous présente Bombay comme une ville surpeuplée, mais la pauvreté n’y est pas beaucoup dépeinte.
Si la thématique indienne vous intéresse, je vous suggère de visionner les films de Mira Nair. Le film Salaam Bombay! (1988), récompensé à Cannes, présente cette ville tout autrement. À voir!