À 58 ans, Gloria se sent toujours jeune. Célibataire, elle fait de sa solitude une fête et passe ses nuits dans les clubs de Santiago. Quand elle rencontre Rodolfo, tout change. Elle tombe amoureuse et s’abandonne totalement à leur passion tumultueuse. Traversée tour à tour par l’espoir et les désillusions, ce qui pourrait la faire sombrer va au contraire lui permettre d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.
Gloria, quatrième long métrage de Sebastián Lelio – présenté en compétition lors du dernier Festival de Berlin, et s’étant vu remettre deux prix – montre les péripéties amoureuses d’une femme dans la cinquantaine. Il est très rare qu’un cinéaste ose s’aventurer sur ce terrain. On dépasse rarement la trentaine lorsqu’on présente l’amour, encore plus lorsqu’on montre la sexualité d’un personnage (probablement parce qu’une jolie jeune femme de 20 ans c’est plus vendeur). Ici, Lelio ne se gêne pas pour montrer, qu’à presque 60 ans, les femmes ont une sexualité active, qui n’est pas si différente de celle d’une femme dans la trentaine. Cette présentation du thème de la sexualité donne au film un certain intérêt. Car, sans ce thème, Gloria serait un film d’amour semblable à beaucoup d’autres (si on fait abstraction de l’âge du personnage principal, merveilleusement interprété par Pauline Garcia).
D’ailleurs, je dois avouer que je suis un peu tanné de ces histoires d’amour. Pour moi, c’est devenu un thème trop récurrent au cinéma. Heureusement, ici, le réalisateur traite le sujet de façon différente et surtout intelligente. Aussi, le film montre la société chilienne et ce qu’elle est devenue. Un petit volet politique qui fait du bien au film.
Le long métrage de Lelio touche aussi le thème de la solitude que les célibataires, surtout à cet âge, ressentent. Malgré qu’elle ait deux enfants, Gloria se retrouve souvent seule. Ses enfants n’étant pas très présents, ni très intéressés, elle cherche d’autres façons de se sentir moins seule. Pour oublier sa solitude, elle se retrouve dans différents clubs, à prendre quelques verres de trop et à draguer. Cela jusqu’au jour où elle rencontre Rodolfo, homme dans la soixantaine, divorcé depuis 1 an.
Gloria sera tellement heureuse d’avoir enfin quelqu’un avec qui partager sa vie qu’elle prendra un certain temps à réaliser que cette relation est malsaine. Elle devra, tôt ou tard, accepter que, parfois, il vaille mieux être seul que mal accompagné…
Gloria, film qui ose traiter d’une histoire d’amour chez deux personnes de plus de cinquante ans, prend l’affiche au Québec le 14 février.
Note : 7.5/10
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