Grand Central (2013) de Rebecca Zlotowski, une coproduction France-Autriche, est maintenant à l’affiche au Québec. Le film était de la sélection officielle dans la catégorie « Un certain regard » à Cannes. À la recherche d’un emploi, Gary Manda (Tahar Rahim) s’inscrit à une formation afin de travailler dans des usines nucléaires. Il semble avoir un don pour s’attirer des ennuis, du moins sa sœur le sous-entend. Il se lie rapidement avec les autres travailleurs et tombe amoureux de la fiancée de Toni, Karole (Léa Seydoux). Une relation passionnée quoique interdite les unis.
L’histoire d’amour entre Gary et Karole est très présente, elle est au cœur de l’intrigue. Un amour fort où le cœur s’emballe, où tous les sens sont en éveil et où on a l’impression que la vie se joue à cet instant. On rapproche ainsi ces émotions fortes de l’expérience de travail dans les centrales nucléaires. La vie des travailleurs est inévitablement mise en danger dans cet environnement où sont manipulés plusieurs produits toxiques.
Grand Central nous renseigne ainsi sur le monde des centrales nucléaires en France, sur la réalité des travailleurs et les mesures de prévention et de sécurité de ces établissements. Au générique figure aussi le nom d’un spécialiste en nucléaire qui a travaillé au film. Cela donne plus de crédibilité aux images montrées. On nous présente un univers où il n’y a pas un responsable, mais où tous le sont. Ainsi, lorsqu’un incident se produit, il est important de ne pas chercher à qui est la faute, mais bien de savoir réagir en équipe à toute éventualité. Ta vie dépend du travail de tout un chacun. Le personnage de Gary fera fi des nombreuses recommandations et jouera sa santé afin de ne pas être mis au chômage ou transféré loin de la femme qu’il aime. Il est exposé à beaucoup de radiation sans pourtant être soigné en conséquence, cachant son état à ses supérieurs. On peut tout de même se demander si les effets radioactifs qu’il transporte ne peuvent pas nuire à ceux qu’ils côtoient. Mais pas de réponse de ce côté. La fin est un peu décevante et facile. Il n’y a pas de conséquence aux actes interdits.
Léa Seydoux tient à nouveau le rôle d’un personnage hors norme, cette fois dans un film d’hommes, et elle le joue très bien. Par film d’hommes, j’entends un travail pour des hommes courageux et des virées entre gars (on pense à un tour en voiture où ils sont grisés par la vitesse). Karole appartient à Toni bien que leur relation soit assez ouverte.
Grand Central est un film d’amour que même votre homme pourra apprécier.
Note : 7/10
© 2023 Le petit septième