La rivalité entre Catherine (Rachel McAdams), la directrice d’une agence de pub, et Isabelle (Noomi Rapace), sa protégée qui l’admire, escaladera du vol de crédit pour une idée à l’humiliation publique, allant jusqu’au meurtre. Laquelle des deux femmes sortira gagnante de ce jeu pervers.
Passion, le nouveau film de Brian De Palma, ne vole pas très haut. C’est un thriller confus dans lequel on n’est pas certain que le réalisateur, lui-même, sait où il veut aller. Pourtant, le film débute de façon intrigante, voire intéressante. Le sujet suggère beaucoup de possibilités. Mais rapidement on commence à douter de l’intérêt de ce film qui ne remplit pas ses promesses et qui n’est certainement pas le meilleur du réalisateur. D’entrée de jeu, on remarque la qualité de l’image qui rappelle les films étudiants, lorsque les moyens manquent. Heureusement que Noomi Rapace offre une bonne performance dans ce rôle de femme fragile, naïve et tourmentée. Difficile de croire que ce film est réalisé par le même homme qui nous a offert Scarface (1983), Carrie (1976) et The Black Dahlia (2006).
Mais deux choses me dérangent particulièrement dans Passion. Le fait que le film se déroule en Allemagne, mais que les personnages principaux parlent juste en anglais, bien que les policiers et les personnages externes à l’action principale parlent en allemand sauf lorsqu’ils sont avec les deux personnages principaux. Ça me dérange… L’autre point qui me fatigue c’est la surutilisation du réveil pour expliquer ou mélanger. Ça peut être drôle une fois. Mais lorsque ça se produit cinq ou six fois dans le film, on commence à en avoir marre. On dirait que c’est la seule façon qu’a trouvé De Palma pour mélanger les cinéphiles. Je crois que le scénario était juste trop faible pour créer de l’intrigue. C’est dommage, mais c’est ça!
Pourtant, certains éléments donnent espoir. La description du monde sans pitié de la publicité est excellent. Il y a aussi l’introduction du ballet de Debussy (basé sur le poème « L’Après-midi d’un faune » de Mallarmé). Mais, encore une fois, l’utilisation que le réalisateur en fait ne fonctionne pas. En introduisant un écran séparé, il crée une simple confusion et détruit le possible punch de la fin. Punch qui aurait pu être bon s’il avait été mieux introduit et surtout mieux clos. Mais qui, finalement, n’est qu’une grosse confusion sans surprise réussit. Peut-on dire qu’à vouloir mettre trop de rebondissements, on risque de s’égarer? Je crois que c’est le cas avec Passion. Surtout lorsque ces rebondissements sont toujours amenés par un réveil nous laissant frustrés à chaque fois…
Passion, le dernier film de Brian De Palma, est malheureusement très décevant. Si vous cherchez un bon thriller, avec des rebondissements et une intrigue poignante, je vous suggère plutôt Trance (2012) de Danny Boyle.
Cote : 5.5/10
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