Après que son mariage avec un homme d’affaires riche (Alec Baldwin) se termine lorsque celui-ci est arrêté, Jasmine (Cate Blanchett) s’envole vers San Francisco pour s’installer dans le modeste appartement de sa sœur Ginger (Sally Hawkins). Malgré son état émotionnel fragile et instable, ainsi que son manque total d’aptitude au travail, Jasmine ne cesse de faire la morale à sa sœur par rapport à son amoureux Chili, parce qu’il a peu de moyens. Alors que Jasmine se trouve finalement un emploi, Ginger, sous les conseils de sa sœur, se trouve un nouvel amoureux. Blue Jasmine (2013) nous amène dans cet univers où la vie des riches et celle des gens de classe moyenne se heurtent.
Avec Blue Jasmine, Woody Allen nous présente son analyse des liens entre riches et pauvres. Il en profite pour écorcher les riches. C’est en se promenant dans le temps que nous découvrons l’histoire de Jasmine qui, après avoir passé sa vie dans l’opulence, se retrouve sans le sou, après l’arrestation de son mari fraudeur. Thème très intéressant pour les Québécois qui ont eu leur lot de fraude au cours des dernières années. Ici, par contre, Allen sort des clichés hollywoodiens habituels et nous montre l’Américain type en tant qu’escroc et l’Italien honnête. Nous savons qu’Hollywood a tendance à nous montrer l’inverse. De ce fait, Il attaque la société américaine et suggère qu’il faudrait peut-être revoir les valeurs de base.
Blue Jasmine nous permet d’admirer une Cate Blanchett à son meilleur, avec ce rôle de femme névrosée (thème cher à Allen). Certains parlent déjà d’une nomination aux Oscars pour Blanchett. Qui sait, peut-être aussi une nomination pour Allen qui signe le scénario de ce film qui est, par moments, drôle et, à d’autres moments, touchant.
Avec ce long métrage, le réalisateur touche aussi au thème de la famille. On dit souvent que la famille, c’est sacrée. C’est ce qu’on voit lorsque Ginger accueille sa sœur chez elle, pour l’aider. Cette même sœur qui l’avait pratiquement rayé de sa vie lorsqu’elle avait des moyens. D’ailleurs, cette relation fraternelle va au-delà de querelles entre sœurs. Ginger n’a jamais vraiment été aimée par leurs parents, alors que Jasmine a eu tout l’amour dont un enfant à besoin. Cette querelle nous amène aussi à la constatation que ce n’est pas le compte en banque qui fera le bonheur, mais plutôt les gens qui nous entourent.
Blue Jasmine, inspiré par la chanson Blue Moon, vous amènera sur la route du questionnement existentiel de Woody Allen. Il raconte avec mordant et moquerie la descente aux enfers d’une femme égocentrique qui a passé sa vie à fermer les yeux sur bien des choses, dans le but d’avoir tous les biens matériels dont elle rêve. Un vrai Woody Allen, que je vous suggère fortement.
Note : 8/10
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