Le Chat dans le sac (Gilles Groulx, 1964) est une métaphore de la question complexe de la maturité politique du peuple québécois dans ses choix sociaux. Le réalisateur emploie le jeune couple dans la vingtaine – formé de Claude et Barbara – dont les confrontations expriment leur difficulté d’être pour faire état de cette question politique.
Certains films vieillissent mieux que d’autres. Le Chat dans le sac est considéré comme un classique du cinéma québécois, mais je ne peux dire qu’il a très bien vieilli. Contrairement à un film comme Léopold Z., il n’est pas resté d’actualité. Il faut dire que certains points techniques (comme le décalage entre le son et l’image) n’aident pas.
Le film amène tout de même des idées intéressantes. Disons que d’un point de vue historique, le film garde un certain intérêt. Ce n’est pas pour rien qu’il avait remporté le Grand prix au Festival du cinéma canadien en 1964. Gilles Groulx aborde les problèmes d’identité des Canadiens français de l’époque. La société étant dure avec ceux-ci dans les années 1950 et 1960, les richesses étaient alors surtout divisées entre les Anglais. Groulx illustre bien ce fait lorsque le personnage de Claude dit : « Je suis Canadien français, donc je me cherche ».
Ce long métrage – qui ressemble trop à un documentaire à mon goût – raconte les difficultés que pouvait rencontrer un couple composé d’un Canadien français et d’une Juive provenant d’un milieu bourgeois. Il s’agit, évidemment, d’un couple qui ne se comprend pas et qui n’y arrivera jamais, dû à une réalité totalement différente. Claude représente l’image éternelle du Québécois qui désire changer de vie, mais qui se contente finalement d’accepter celle-ci comme elle est. Le bon vieux Québécois soumis. De plus, le réalisateur utilise souvent des images plus politisées pour faire ses transitions d’une scène à l’autre. Il y a aussi Barbara qui représente l’image de la femme du passé. Elle veut se contenter d’être belle. Elle dit même ne pas aimer Simonne de Beauvoir, car elle n’est pas d’accord avec l’idée de celle-ci selon laquelle la femme est égale à l’homme. Il faut croire que les temps ont bien changé! Dure d’imaginer une Québécoise dire que la femme est inférieure à l’homme (avec raison!).
Malheureusement, ce film de moins de 1 h 20 me semble tout de même trop long. Il contient des longueurs dans l’histoire et la musique y est fatigante. Du début à la fin, du piano et du saxophone viennent ruiner les moments d’émotion. C’est dommage, car le volet politique du film est très intéressant. Mais cette musique m’a fait décrocher à plusieurs reprises.
De ce fait, Le Chat dans le sac est un film à voir, car il représente une certaine époque du cinéma québécois. De plus, c’est un classique de notre répertoire. Mais je dois tout de même dire que j’en suis resté déçu.
Note 6/10
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