Generation Um… est le premier long métrage de fiction de Mark Mann. Après avoir fait la fête toute la nuit dans un bar de New York, John (Keanu Reeve de retour au cinéma après 2 ans d’absence) et ses jolies amies Mia (Adelaide Clemens) et Violet (Bojana Novakovic) créent un lien plus personnel à mesure que les secrets les plus intimes de leur passé sont révélés. Leur amitié sera testée et des compromis seront faits alors que ce trio se prépare à remettre ça de nouveau.
Mark Mann nous amène dans un film d’essai plus ou moins réussi. Pourtant, son sujet est prometteur. La première scène nous plonge dans ce qui promet d’être un univers disjoncté. On se retrouve face à deux filles – la blonde ultra calme et la brune complètement hystérique, – ce qui laisse présager de bons moments. Mais rapidement le film tombe à plat. C’est dommage, car il y avait certains points prometteurs, à commencer par l’image grincheuse et le peu de dialogues de la première partie.
Mais tout ça, malheureusement, est rapidement détruit. La prise de son nous laisse mieux entendre les sons ambiants que les textes des acteurs. Au début du film, il est difficile d’entendre ce que raconte le personnage de Keanu Reeves, car on entend plus les gens qui passent autour. Aussi, la batterie de la caméra que John promène avec lui pendant la majeure partie du film ne semble jamais s’épuiser. Disons que c’est peu crédible (surtout qu’il l’a volée à un groupe de personnes qui venaient de terminer de filmer une activité de danse). Mais, ce qui me dérange vraiment de ce film, c’est le fait qu’il n’y a pas vraiment d’histoire. On a l’impression que quelqu’un a donné une caméra à un groupe d’amis en leur demandant de filmer leur soirée. C’est un peu ennuyant à regarder.
Generation Um… a tout de même quelques points intéressants. Il y a certains plans qui sont très réussis. Mann montre bien, aussi, la déchéance de ses personnages. Ils vivent dans des appartements salles, où le ménage ne semble pas avoir été fait depuis une éternité. L’appartement de John, lui, est ce qu’on pourrait appeler un taudis. Ce point est bien montré. L’idée d’aborder la violence familiale est bonne. Mais comme le réalisateur ne pousse pas suffisamment le thème, on n’apprend rien de plus sur le sujet. En fait, il semble que le personnage de Mia ne ressent aucun problème dans le fait que sa mère se faisait constamment battre devant elle. J’ai un peu de difficulté avec ce concept. Je trouve qu’elle accepte cela trop facilement. On a l’impression que le réalisateur n’ose pas entrer dans un sujet trop compliqué. C’est dommage. Tant qu’à ne pas développer, il aurait été mieux de ne pas aborder le sujet.
Donc, ce film qui semblait très prometteur s’avère être une grande déception.
Note : 5/10
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