À Tokyo, la jeune Akiko (Rin Takanashi) est envoyée par son patron pour rencontrer un vieil homme. Pour elle, il est un client comme un autre et, pour lui, elle est une jeune femme qui lui tiendra compagnie. En parallèle à sa situation de couple difficile avec Noriaki, une relation improbable se développera entre le client et Akiko. Voici la base du sublime Like someone in love (2012) de Abbas Kiarostami.
Dès le premier plan, on comprend que nous ne verrons pas un film comme les autres. Le film ouvre sur un plan d’un bar, où plusieurs clients sont attablés. Une femme, que l’on ne voie pas, parle à quelqu’un. Nous passerons les premières minutes à nous demander qui est cette femme et à qui elle parle. Puis, un homme, que l’on suppose être son patron, vient lui offrir (ou l’oblige) à aller rencontrer un homme important. Elle est mise dans un taxi et voici tout ce qu’on sait sur ce qui se prépare.
Ce premier long plan fixe nous prépare pour la suite. Like someone in love est un film lent, construit majoritairement de plans fixes où le dialogue est plus important que le mouvement. De plus, Kiarostami utilisera très bien la chanson thème de son film (portant le même titre), écrite par Ella Fitzgerald, pour créer l’ambiance.
Se déroulant au Japon, ce film m’amène plein de questions quant à la culture des Japonais. Je sais que les relations homme/femme sont différentes de ce qu’elles sont ici, mais jusqu’à quel point? Le film nous présente une relation difficile entre Akiko et Noriaki, qui est agressif et violent. Il n’a aucune confiance en sa jeune compagne, mais il veut tout de même la marier. Il se dit qu’une fois marié, elle devra se laisser contrôler. Comme ce n’est pas la première fois que je vois ce genre de comportement chez les couples japonais au cinéma, je me demande si la culture japonaise donne place au « mâle dominant ». D’ailleurs, Akiko a peur de son amoureux. Il est très agressif et la confronte constamment.
Mais l’histoire intéressante est celle se déroulant entre la jeune femme et le vieil homme. Cette rencontre, née du rôle social ambiguë d’Akiko (est-elle une prostituée?), se développera tout au long du film. La relation qui naîtra entre ces deux protagonistes se développera tout au long du film, sans qu’on sache réellement le lien qui peut ou pourra les unir, et ce, jusqu’à la scène finale qui réussit à nous tenir à bout de nerfs.
Une des choses que j’aime particulièrement dans ce film, c’est le fait qu’on n’y donne aucune réponse. Bien sûr, cela produit un film moins accessible, mais tellement plus beau et captivant. Like someone in love saura plaire à ceux qui aiment se laisser amener dans des sentiers peu connus.
Note : 8.5/10
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