Vendredi est sorti en salles Stoker, un film envoûtant, monté en ellipse, mettant en vedette Nicole Kidman. Après la mort de son père, India (Mia Wasikowska) voit son oncle inconnu venir s’installer avec elle et sa mère (Nicole Kidman). Charmeur et mystérieux, il prend de plus en plus de place dans la vie des deux femmes, qui ressentent une étrange attraction envers oncle Charlie (Matthew Goode). India, qui est une fille introvertie et solitaire, verra cette attraction lui permettre de s’épanouir. Mais quel est le but réel de cet oncle mystérieux absent depuis si longtemps?
Stoker n’est pas un grand film, mais il possède une caractéristique que peu de films ont : il est envoûtant. Dès le générique du début, on comprend que ce ne sera pas un film ordinaire. Plusieurs effets sont apportés lors de l’introduction : effets visuels de 3D dans les titres, mouvements des caractères avec les déplacements de l’air causés par les personnages et déplacement des lettres de façon non habituelle. La musique est aussi particulièrement bonne. Phillip Glass offre une trame qui aide à créer une ambiance mystérieuse et enveloppante. Pour compléter le portrait, le jeu des acteurs est vraiment réussi. Le stoïcisme de Mia Wasikowska, jumelé au charme de Matthew Goode, et Nicole Kidman qui est égale à elle-même termine le travail.
Tout au long du film, on voit le personnage d’India évoluer. Elle passe d’un stoïcisme de jeune fille solitaire, à la confiance d’une femme. Tout au long de cette évolution, on voit se développer, en elle, une sorte de jalousie lorsque sa mère et Charlie se rapprochent physiquement. D’ailleurs, plus le film avance, plus on voit qu’un lien psychologique existe entre India et son oncle. Ils sont tous deux solitaires, ils peuvent être d’une froideur morbide et ils n’aiment pas être touchés. Ils ont aussi une tendance à faire l’ange (par terre) lorsqu’ils font un mauvais coup (comportement plutôt étrange). Il est possible de voir cette complicité lors de la scène de duo au piano. Les deux personnages commencent à jouer ensemble, et on sent une tension physique entre eux, mais aussi une compréhension innée.
Le réalisateur, Chan Wook Park, utilise la juxtaposition et l’alternance des plans de temps et de lieux autres pour montrer l’émotivité du personnage d’India. Par exemple, il y a une scène où l’on voit la jeune femme se déshabillant pour la douche, en alternance avec un plan où elle se regarde dans le miroir de la salle de bain avant même de s’être déshabillée, et avec d’autres plans du meurtre ayant été commis juste avant. De cette façon, Park nous montre l’évolution sensorielle du personnage.
Stoker est donc un film correct, mais envoûtant. C’est le genre de film que l’on peut regarder encore et encore. D’ailleurs, il me rappelle un peu Natural Born Killers d’Oliver Stone, sans l’idée du couple. La ressemblance est plutôt dans la froideur lors de l’exécution des meurtres. Je vous conseille Stoker, car malgré ses imperfections, il a un je-ne-sais-quoi qui vaut le déplacement.
Note : 6.5/10
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