La semaine dernière, est sorti en DVD The Sessions (La Thérapie), un film racontant l’histoire de Mark O’Brien, un journaliste/poète quadraplégique. Marc (John Hawkes) approche de la quarantaine et, dû à sa situation physique, n’a jamais eu de rapport sexuel. Cette situation ne le dérangeait pas trop, jusqu’au jour où il tombe amoureux de son aide soignante. Après le départ de celle-ci, il rencontre une thérapeute qui lui parle d’une thérapeute sexuelle. Il s’agit d’une femme qui traite les gens souffrant de handicap physique, par le sexe, dans le but de les aider émotionnellement. Mark rencontre donc Cheryl (Helen Hunt), qui deviendra sa thérapeute et, du même coup, sa maîtresse. Au fil de cette relation, il évoluera en temps que personne et Cheryl aussi. Tout au long de ce traitement, Mark (qui est très croyant) cherchera l’approbation de son confesseur, le père Brendan (William H. Macy).
The Sessions est un film basé sur une histoire vraie. Mais, contrairement à la norme, on ne fait pas la promotion du film sur ce point. En fait, on n’y fait mention qu’à la toute fin. C’est d’ailleurs un article de Mark O’Brien qui est à l’origine de ce projet. En 1990, The Sun Magazine publiait l’histoire écrite par Mark lui-même « On Seeing A Sex Surrogate » sur lequel The Sessions est basé. Le film respecte assez bien l’article, à un détail près… ici on ajoute une petite histoire d’amour. Je suis généralement contre ce genre d’ajout, mais ici je suis prêt à le pardonner, car le film est si bien monté.
Plusieurs choses sont particulièrement intéressantes dans ce film. Tout d’abord, j’ai été frappé par le positivisme de Mark. Malgré sa situation, jamais il ne s’en plaint. Ensuite, malgré l’incorporation d’une petite histoire d’amour, The Sessions ne tombe jamais dans la facilité, avec la petite fin heureuse et débilitante. On reste plutôt dans le réalisme. Il y a aussi le fait qu’il s’agit d’un sujet dont on traite rarement dans les films américains (la sexualité), surtout de façon sérieuse. En général, nos voisins du sud ont plutôt tendance à tourner la chose en ridicule. Dans The Sessions, non seulement traite-t-on de sexualité, mais on traite de la sexualité des gens ayant un handicap physique (ce qui est rare même dans les cinémas nationaux).
Un autre sujet qui est traité dans ce film est la religion. Pour une fois, elle est abordée sans jugement. On mélange très bien les personnages juifs, catholiques et athées, sans dire qu’une idéologie est meilleure que l’autre. D’ailleurs, le couple de Cheryl et son mari est formé d’une athée et d’un juif. Pour en rajouter sur l’idée d’ouverture d’esprit, ils sont dans une relation plutôt ouverte, puisque Cheryl entretient des rapports sexuels avec ses patients. Par ailleurs, les scènes de rapprochements physiques entre Cheryl et Mark sont filmées de façon simple, mais efficace. Jamais on n’en montre beaucoup, mais jamais on ne cache le corps dans le simple but de se censurer. Il y a une certaine mesure entre tout montrer et ne rien montrer. Bravo! Petite critique par contre : il semble toujours si facile de montrer une femme nue (de la tête aux pieds), alors que de montrer l’homme paraît souvent « impossible ». Mais bon…
Au bout du compte, The Sessions est un très bon film, qui mérite pleinement son prix à Sundance. Je vous le suggère donc.
Note : 8.5/10
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