Robert Schmadtke (Bernd Daktari Lorenz) est un agent de nettoyage de rue. En fait, il intervient avec une équipe sur des scènes d’accident afin de récupérer les cadavres et divers restes humains. Le personnage ramène en douce chez lui quelques parties de corps (yeux, langue, cœur) avec lesquels sa femme Betty (Beatrice Manowski) et lui s’amusent, sexuellement parlant. Le jour où il ramène un corps humain en décomposition avancée, il réalise que Betty préfère celui-ci à lui…
Nekromantik (1987) est un film d’horreur du réalisateur allemand Jörg Buttgereit. À sa sortie, il avait été interdit en Allemagne et avait rapidement conquis le milieu underground américain. Nous en avions entendu parler il y a quelques années dans une revue spécialisée en cinéma d’horreur et nous avions été intrigués par les propos du chroniqueur qui s’était dit incapable de terminer Nekromantik 2 tellement cela était dégoûtant. Avant d’écouter le second volet, nous avons donc cherché à voir le premier. Le film était épuisé, mais il a récemment été transféré de son 8 mm d’origine en HD. Petit bémol par contre sur la prise de son.
Avec l’Halloween qui approche, quoi de mieux que de voir des films d’horreur. Celui-ci n’est pas effrayant. Il n’y a pas de grand suspense. C’est le côté dégoûtant qui est exploité, et il l’est en grand. Des corps mutilés, des bêtes décharnées, et bien sûr des scènes de sexe avec des cadavres. Pendant ces scènes, le réalisateur ajoute quelques effets visuels qui donnent l’impression d’une vision trouble. Et il faut dire que les maquillages sont très bien faits, crédibles.
Les chairs en décomposition stimulent le couple. Ils prendront, chacun leur tour, un bain dans une eau sanglante (et ce n’est évidemment pas leur sang). Robert a une certainement fascination pour les yeux. C’est terrible! Son appartement est d’ailleurs truffé de bocaux contenant des organes. Quant Robert rentre chez lui pour la première fois, le personnage apparaît alors encadré de quelques-uns de ces bocaux (un contenant des yeux et un autre ce qui ressemble à un cœur). On ne connaît pas encore ses penchants, quoiqu’on peut le soupçonner, et on entre ainsi dans le vif du sujet.
À un moment, Robert se rend au cinéma pour voir un film d’horreur. Le film est commencé depuis une dizaine de minutes quand il prend place. À l’écran se joue l’une des pires scènes de poursuite que j’ai vues. Ça donne le ton d’une certaine manière à cette mise en abîme, mais également à Nekromantik : « On ne se prend pas trop au sérieux. On fait du série B, et on s’assume. » Les spectateurs dans la salle de cinéma sont excités par la jeune femme qui lutte pour sa vie, mais Robert s’en désintéresse vite. Elle est certainement trop vivante pour lui…
Nekromantik n’est pas un bon ou un grand film. Nous dirions plutôt une expérience d’horreur cinématographique assez unique et dégueulasse. Pour les amateurs de gore ou d’expérience.
Cœurs sensibles s’abstenir…
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