Danny Boyle arrive avec un film percutant. Son petit dernier, Trance (2013), est un film d’action qui ne laissera personne indifférent. Simon (James McAvoy) , un commissaire-priseur, est chargé d’organiser un encan pour vendre des peintures de grands maîtres, dont « Le vol des sorcières » de Goya. Dû à des problèmes d’argent, il se retrouve associé à des voleurs d’œuvres d’art, avec qui il tentera de voler le fameux tableau de Goya. Après avoir été frappé à la tête, Simon ne se souvient plus où il a caché le précieux objet. L’équipe de cambrioleurs fera appel à Elizabeth (Rosario Dawson), une hypnothérapeute, pour déchiffrer les méandres du cerveau de Simon et retrouver la peinture.
Tout d’abord, pourquoi ai-je donné un titre en anglais à cette critique? Je n’avais pas vraiment le choix d’utiliser cette phrase « Don’t be a hero » prononcée par Simon, car elle représente autour de quoi tourne l’intrigue entière du film. J’aurais pu utiliser la version française, mais cela impliquerait de m’éloigner de l’œuvre originale, ce qui est impossible pour moi.
D’entrée de jeu, Boyle nous lance dans une scène d’action bien ficelée et, surtout, le fait d’une façon, disons… comme Danny Boyle sait les faire. Les ralentis, les plans rapprochés et les flous, tout y passe! Une scène qui donne le ton à un film qui ne ralentira jamais. Du début à la fin, on se retrouve au centre d’un film qui fait palpiter le cœur. Disons que la musique a bien été choisie. Rick Smith nous propose une trame avec une basse présente, qui rappelle le battement du cœur. Il fait accélérer et décélérer le rythme en fonction de l’émotion que le réalisateur veut donner au spectateur.
Une fois l’émotion de l’ouverture passée, Boyle installe une atmosphère glauque qui n’est pas sans rappeler certaines scènes de Trainspotting (1996). Il accentue l’effet de proximité en créant plusieurs plans rapprochés, où on a l’impression d’être au centre de l’action, avec les personnages. Il y a aussi un souci de l’image incroyable. D’ailleurs, certains plans semblent plus photographiques que cinématographiques. Ce qui permet de créer une atmosphère très forte.
Petite question : vous vous êtes déjà fait arracher un ongle? Moi non, mais après avoir vu ce film… ça a l’air de faire mal! Vous comprendrez en regardant le film.
Le titre est vraiment bien choisi. Du début à la fin, on se promène entre la réalité et l’état d’hypnose (de là le terme de trance) sans trop être certain d’où on est à chaque fois. Non seulement cela nous met dans un état d’incertitude, mais ça nous amène à nous demander qui mène le bal dans notre groupe de bandits. Tout au long du film, on cherche à savoir qui dirige. Qui mène le bal.
Ce long métrage saura aussi plaire aux amateurs de peinture. On y voit certaines des œuvres les plus connues des grands maîtres tels que Rembrandt, Cézanne, Van Gogh, Renoir et Manet. Sans oublier Goya, bien sûr.
Trance est un film intense. Et c’est définitivement le genre de film qu’on veut voir et revoir, encore et encore.
Note : 8/10
© 2023 Le petit septième