Une nouveauté à ne pas manquer cet automne sur TOU.TV.
Le 16 avril dernier, je fus invité à un dévoilement mystère au 1000 rue Papineau, mieux connu sous le nom de Radio-Canada. Mes comparses des médias ainsi que moi-même étions tous bien curieux de savoir ce qui se tramait en secret de si gros pour nous convoquer aussi précipitamment. Ce genre de situation qui active mon imaginaire (ou ma paranoïa, vous choisirez ce qui me sied le mieux) et qui, je dois l’avouer, m’ont fait craindre en lisant le communiqué aux airs d’Agatha Christie qu’il soit signé A.N.O’Nyme.
Alors que nous achevions de nous installer confortablement en salle de réunion, la direction de Radio-Canada a entamé avec nous, très fièrement, la présentation d’une nouvelle mini-série qui sera diffusée sur Tou.TV Extra à l’automne 2024, ainsi que sur Ici Télé pour la saison 2024-2025. Dans cette ambiance quasi cérémonielle (ils n’ont pas tamisé les lumières et allumé de chandelles), entrèrent un à un les membres de la distribution au titre jusqu’alors innommé par nos hôtes dont; Guylaine Tremblay, Pascale Renaud-Hébert, Jérôme Hébert, Rose-Marie Perreault, Karine Gonthier-Hyndman, Luc Senay, Guillaume Laurin, Étienne Lou, Reda Guérinik, Kathleen Fortin et Fabiola Nyrva Aladin, ainsi que la production composée par France Beaudoin, Marie-Hélène Laurin à titre de productrice exécutive — une première en fiction pour elles — et Rafaël Ouellet à la réalisation.
Pamplemousse Média amène sur les ondes de Radio-Canada Veille sur moi, une série web de 6 épisodes de 60 minutes écrites par Pascale Renaud-Hébert d’après une idée originale de Guylaine Tremblay. Tout le monde me suit?
L’histoire évolue autour d’une grand-mère, interprétée par nulle autre que Guylaine Tremblay, et de son petit-fils, interprété par le très prometteur Jérôme Hébert — une première pour le jeune acteur d’à peine 5 ans (et demi tenait-il à souligner. Bien sûr, c’est très important à cet âge 😂) — dont elle s’occupe depuis toujours sans en avoir encore la garde légale. Sa fille, interprétée par Pascale Renaud-Hébert (no relation), revient dans le portrait après plusieurs années d’absence à faire la fête et veut reprendre la garde de son fils. Malheureusement, les choses ne sont pas si faciles, surtout lorsque l’enfant devrait retourner vers une femme qu’il ne connait pas au profit de celle qui l’a élevé jusqu’à maintenant.
La série se veut un drame social qui tente de mettre en lumière la complexité des droits de l’enfant ainsi que les déboires avec les services de protection de la jeunesse. Un extérieur sombre et morcelé avec plusieurs couches noires comme de la précarité financière, ainsi que des moments possiblement biens crémeux en émotions, on saupoudre avec une poignée de bons artistes tels des cerises sur un sundae et on a un beau gâteau forêt-noire pour les yeux et le coeur qui nous attends cet automne (désolé, je pense que la faim me fait délirer 😅).
La précarité… Ironique n’est-ce pas que ça soit aussi le cas de la majorité de ceux qui se démènent pour vivre de leur art? Comme il est difficile de faire naître un être et de le construire convenablement pour qu’il se dévoile à la face du monde. Par là, j’entends que tous n’ont pas nécessairement la fibre parentale en eux ou en elles — ou même la chance de pouvoir l’expérimenter —, mais il est difficile de croire que personne n’a d’ambition sans que des obstacles apparaissent parfois insurmontables à sa conception; en cela nous pouvons tous nous comprendre.
La force du désespoir en est une puissante, car rendu au fond on ne peut qu’aller vers le haut. Malheureusement, ce sont souvent des combats qui se passent dans des endroits cachés; des lieux à l’abri des regards de ses voisins et parfois même de ses proches. La question qui me travaille depuis le dévoilement —, et ce, malgré les commentaires rassurants de la part de l’équipe — que représenteront-ils de ce milieu précaire sans tomber dans l’excès ou l’atténuation. Le danger du réalisme reste selon moi de perdre le sens de ces allégories qui font notre compréhension commune et mutuelle de notre environnement, de soi et des autres.
Au Québec, les recherchistes sont incroyablement efficaces et les contacts avec les gens sur le terrain sont très fructueux; preuve faite lorsque le pays est mentionné comme l’un des meilleurs en production documentaire. Cependant, il ne faut pas non plus que la fiction devienne une simple représentation factuelle — et donc pas fictionnelle — de la réalité que nous partageons sans nécessairement la comprendre de la même manière. Néanmoins, je reste confiant que Madame Tremblay ainsi que Madame Renaud-Hébert auront fait preuve d’une incroyable sensibilité à cet égard lorsqu’elles ont conçu cette série qui, nous a-t-on dit, n’aura pas de suite. Dans les petits pots les meilleurs onguents? Les petits, malgré cette belle brochette d’artistes (je sais pas pourquoi j’arrête pas de parler de nourriture), ici on parlera de l’enfant et c’est en cela qu’il faudra garder l’œil ouvert en tant que spectorat.
Post-scriptum : Ça m’arrive aussi d’avoir des idées nocturnes pas mauvaises du tout. Y a-t-il quelqu’un avec un peu de moyens qui serait partant qu’on s’appelle comme sonne les douze coups de minuit histoire de se faire un petit « brainstorm »?
© 2023 Le petit septième