Blandine (Olivia Côté) et Magalie (Laure Calamy) étaient des amies d’enfance et d’adolescence très proches. La vie les a perdues de vue, mais le garçon de Blandine qui voit sa mère sans joie depuis son divorce, organise une rencontre entre les deux amies 30 ans plus tard. Il s’organise aussi pour les mettre sur le même voyage en Grèce, voyage qu’elles s’étaient promis de faire à 16 ans. Mais la vie les a amenées dans des énergies fort différentes.
Marc Fitoussi, le réalisateur, a voulu faire un genre de Thelma et Louise (Ridley Scott) avec des comédiennes françaises qui sont copines dans la vie. Magalie (Laure Calamy) qu’on connaît pour son rôle important de secrétaire du patron dans Call my agent (Dix pour cent) qui est pétillante, sexy et drôle accompagne Blandine (Olivia Côte), réservée, sérieuse, responsable, dans une aventure assez rocambolesque à travers les îles grecques. Le décor est charmant, le ciel est toujours bleu, mais l’action n’est pas toujours rose.
La formule
Le réalisateur a tenté — et assez bien réussi — d’opposer deux caractères et énergies incompatibles à première vue, mais que le déroulement du film nous révèle quand même assez complémentaires. La recette n’est pas nouvelle, on l’a vu dans des films américains (Les jumeaux, La cloche et l’idiot) aussi avec Depardieu qui jouait le gars qui se moquait de tout. À ce niveau, le film fonctionne très bien et lorsqu’on ajoute Bijou (Kristin Scott Thomas) le trio nous amène à un rythme plus intéressant et à une plus grande profondeur. C’est Bijou (Kristin Scott Thomas) qui révélera la vraie nature de l’une à l’autre, sur l’île de Mykonos.
Blandine (Olivia Côté) et Magalie (Laure Calamy)
Magalie est bien sûr un clown triste, mais ne montre que le clown fanfaron. Blandine est aussi une fausse femme sérieuse qui cache un désir d’aventure.
On regarde donc une œuvre agréable, assez profonde et amusante. Par contre, là où c’est moins réussi, c’est dans les transitions. D’une scène de presque harmonie, on saute trop rapidement à mon avis à une situation tendue, comme lorsque les deux femmes arrivent à un party « feu de camp » où des plongeurs les ont invitées. La chicane me semble un peu forcée entre les deux. Comme si le plan du scénario devait se dérouler par séquences, mais qu’il manque un peu de fluidité entre ces séquences.
En réalité, le film de Fitoussi ne manque pas d’intérêt grâce à ses actrices formidables, mais au niveau de l’originalité, on repassera. Marc Fitoussi possède une belle feuille de route avec La ritournelle, Maman a tort ou Les apparences. En y ajoutant Les Cyclades, ça ne sera pas son plus original.
Ce film devrait quand même connaître un bon succès grâce au nom des actrices sur l’affiche. Benjamin, le fils de Blandine, est aussi fort bien joué par Alexandre Desrousseaux.
À voir un mardi soir quand il n’y a pas de sport à la télé.
