Si tout comme moi vous aviez raté la projection de Mistral Spatial, il était possible de le visionner en rattrapage le 1 mars dernier au cinéplex du quartier latin lors du festival des RVQC en présence du réalisateur Marc-André Lemire (pré-drink) et de son équipe.
Mistral Spatial est un film qui se veut à la fois personnel avec une pointe de science-fiction. Sam, le protagoniste principal (Samuel Brassard) est en pleine rupture. Il se sépare de son amoureuse Cath (Catherine-Audrey Lachapelle). Mais le soir même, il est victime d’un phénomène inexplicable. Il perd momentanément connaissance, pour se réveiller avec une mélodie étrange qui le suit constamment et le hante inlassablement. Accompagné de ses amis Alex (Alex Trahan) et Véro (Véronique Lafleur), Sam tente d’établir un contact avec ce mystérieux bruit répétitif à la recherche d’un sens à ce qui a pu se passer. Et si, le soir de sa rupture, Sam avait été victime d’un enlèvement extraterrestre ?
Mistral Spatial, la dernière œuvre audacieuse de Marc-André Lemire aux moyens modestes, vous emporte dans un univers inquiétant et farfelu. Vous pouvez vous perdre et vous retrouver à travers les yeux de Samuel, un amoureux passionné du son et de thérémine. Sa quête mystérieuse pour comprendre les secrets de l’univers vous transporte à travers des ambiances sombres et oppressantes, des moments comiques et déjantés, où vous pouvez vous connecter avec votre propre animal intérieur.
Le film est construit en trois actes distincts, chacun avec sa propre ambiance et son style formel et narratif. Ce qui est très intéressant esthétiquement parlant.
Le film impressionne par sa capacité à créer des atmosphères riches et variées en seulement 102 minutes, sans jamais compromettre sa qualité. L’univers est particulièrement bien travaillé avec une belle richesse dans les décors et les costumes malgré son budget très modeste. Les performances des acteurs sont convaincantes, notamment celle de Samuel Brassard, le personnage principal, qui joue avec une certaine sensibilité et beaucoup de nuances. De plus, il a appris à jouer du thérémine pour le film, un instrument vraiment très difficile à maîtriser. (Bravo).
Néanmoins, il faut quand même souligner que Mistral Spatial n’est pas exempt de défauts. Les dialogues de certains personnages peuvent être agaçants, en particulier ceux d’Alex qui manquent de conviction et la transition entre les actes peut parfois être abrupte, ce qui peut dérouter le spectateur à certains moments. Peut-être pousser un peu plus la folie dans le récit?
Dans l’ensemble, Mistral Spatial est un film ambitieux qui est une réflexion personnelle sur la rupture et la recherche de sens à travers une expérience mystérieuse qui nous plonge dans un univers de science-fiction. C’est rafraîchissant dans ce paysage cinématographique parfois trop carré. Cependant, on vous aura prévenu, il nécessite une ouverture d’esprit pour apprécier son scénario qui sort des sentiers battus. Mais si vous êtes prêt à lâcher prise et à vous perdre dans l’inconnu, Mistral Spatial est un voyage qui en vaut la peine.
Autre point de vue critique de mon collègue Jean-François:
https://lepetitseptieme.ca/2023/01/20/mistral-spatial-un-ufo-qui-detonne/
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Voici quelques films québécois qui partagent des similitudes audacieuses avec Mistral Spatial :
Ces films sont tous très différents les uns des autres, mais ils partagent une certaine originalité et une prise de risque au niveau narratif (et visuel), ce qui, je trouve, mérite un petit coup d’œil.
Bande-annonce
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