Au nom de ma fille – Justice

Affiche de Au nom de ma filleUn jour de juillet 1982, André Bamberski (Daniel Auteuil) apprend la mort de sa fille Kalinka. Elle avait 14 ans et passait ses vacances en Allemagne auprès de sa mère (Marie-Josée Croze) et de son beau-père le docteur Krombach. Rapidement, les circonstances de sa mort paraissent suspectes. L’attitude de Dieter Krombach ainsi qu’une autopsie troublante laissent beaucoup de questions sans réponse. Très vite convaincu de la culpabilité de Krombach, André Bamberski se lance dans un combat pour le confondre. Un combat de 27 ans qui deviendra l’unique obsession de sa vie.

Au nom de ma fille de Vincent Garenq reprend la quête de justice de Bamberski que ce dernier raconte dans le livre Couverture du livre Pour que justice te soit renduePour que justice te soit rendue (Michel Lafon, 2010). C’est une histoire de persévérance et de détermination. C’est l’histoire d’un père en deuil, mais résolu à faire éclater la vérité, envers et contre tous.

Au début du film, j’ignorais que c’était inspiré d’un fait véridique, simplifié assurément puisqu’on ne peut raconter près de 30 ans de bataille juridique en quelque 90 minutes. Ce combat semble si incroyable que je n’aurais pu croire d’emblée à une vérité. « On dit souvent qu’elle dépasse la fiction et c’est très vrai la plupart du temps. Elle génère plus de fraîcheur et de sincérité dans les films. Pour moi, une bonne histoire est une histoire qui a un ancrage dans le réel, dans la vraie vie », commentait le réalisateur.

Ceux qui ont des enfants – dont moi-même – peuvent comprendre l’acharnement du père. Mais peu de gens auraient eu la force de se battre ainsi. On présente l’autre point de vue, celui de la mère de Kalinka. Elle vit dans le déni, refuse de croire que son conjoint puisse être impliqué d’une quelconque manière. C’est aussi une réaction très humaine de protection contre la douleur. Et on ne tombe jamais dans le mélodrame. On voit bien sûr que les deux parents souffrent, mais ce n’est pas larmoyant et c’est là une grande force du film.

Dieter Krombach et André Bamberski, dans Au nom de ma filleLe film est d’autant plus touchant du fait qu’il est construit « autour de personnages en apparence ordinaires, mais qui révèlent dans des situations hors norme, un caractère et une résistance extraordinaires devant le conformisme ambiant », renchérissait Garenq. On peut s’identifier aux personnages. Il faut dire aussi que la performance de Daniel Auteuil est excellente.

On se promène dans le temps. Le film commence en 2008 puis on recule jusqu’en 1974, au Maroc. Puis c’est la France et l’Allemagne dans les années 1980, 1990 et 2000. Les ellipses sont évidemment nécessaires et bien faites.

André Bamberski discutent avec des douaniers, dans Au nom de ma filleQuelques-unes des multiples procédures judiciaires entreprises par André Bamberski nous sont montrées. Cet aspect judiciaire est central dans le récit, quoique simplifié pour la cause. Certains jeux politiques sont également montrés et on réalise que les relations politiques ont parfois plus de poids que la justice elle-même.

Au nom de ma fille présente l’histoire d’amour d’un père pour sa fille, d’un homme qui a tout sacrifié dans une longue et épuisante bataille qui met à jour les failles des systèmes de justice.

Comment réagiriez-vous si vous aviez l’impression que l’on cachait des informations sur la mort de votre enfant? Seriez-vous prêts à vous battre pendant près de 30 ans pour que justice soit faite?

Note : 8,5/10

Voici une courte entrevue avec André Bamberski à l’issue de son combat.

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